Fête Nationale

Monsieur le président de Val de Bagnes, cher Christophe,

Mesdames et Messieurs les conseillers communaux et conseillers généraux, chères autorités politiques et éclésiastiques de Val de Bagnes

Mesdames et Messieurs de la société de développement et de l’office du tourisme,

Chers habitants de Verbier, résidents permanents ou temporaires,

Chers amis de Val de Bagnes,

Chers compatriotes

Bonsoir à tous

Permettez-moi avant tout de remercier les organisateurs de cette fête pour leur invitation à partager ce moment avec vous.

C’est avec un immense plaisir et un grand honneur que je m’adresse à vous ce soir.

Il s’agit pour moi du deuxième exercice du discours du 1^er août.

En effet, en 1991, lors du 700^ème anniversaire de notre cher pays, j’ai eu le privilège de participer à la fête de la jeunesse au Grütli. J’en ai rapporté le discours du Président de la Confédération, M. Flavio Cotti, dans ma commune d’origine, à Champex-Lac. Mais ce soir, c’est en mon nom que je m’adresse à vous.

1291-1991-2023 : soyez rassurés, je ne vais pas passer en revue, telle une historienne que je ne suis pas les étapes marquantes de la construction de notre Suisse. 

Néanmoins, je vais, avec vous, jeter un regard sur le passé de Verbier. Vous parler d’un temps que les moins de …80 ans ne peuvent pas connaître… Verbier en ce temps-là…:

quelques mayens éclairés à la bougie, des familles de la vallée venues avec leurs troupeaux sur les pâturages d’été. Pas de remontées mécaniques, pas de ski et seulement quelques visiteurs étrangers qui se hasardent à découvrir notre coin de patrie. Des faux aiguisées à la pierre, dansant dans les hautes herbes, et des ballots de foin posés çà et là, attentant d’être engrangés.

Verbier sans ses vacanciers, Verbier sans ses pistes de ski, Verbier sans ses hôtels et ses chalets, c’est une histoire issue d’un autre temps me direz-vous. Et pourtant…

C’est à partir de 1925 que les premiers skieurs s’élancent, méritants, sur les pentes enneigées, après une montée à pied depuis Sembrancher, à 15km en aval. Mais l’aventure fait mouche ! Et moins d’une décennie plus tard, le sport d’hiver à Verbier s’est déjà forgé une magnifique réputation au-delà des frontières valaisannes.

Jusqu’au milieu du 20è siècle, faire du ski à Verbier relevait encore de l’expédition. Alors, en 1949 on construit la route qui relie l’entrée de la station, réduisant considérablement la montée à pied jusqu’aux Ruinettes. Et le 23 décembre 1950 le premier télésiège de Médran fut inauguré, marquant l’accélération du développement de la station bagnarde.

Les installations se multiplient, et comme un moteur entrainent les secteurs de la construction, de l’hôtellerie restauration, du tourisme dans leur sillage.

Dès le début de l’aventure touristique, l’extension de la station ainsi que son avenir dans la région et le paysage valaisan ont été des points sensibles. Aujourd’hui, au regard des foules que Verbier déplace dans tout le pays et par-delà nos frontières, quoiqu’en disent les détracteurs, nous pouvons être fiers de son développement réussi et harmonieux, sachant conjuguer traditions, nature et modernité. En 2023, les touristes viennent encore découvrir « ces champs de verdure ou de neige, les plus vastes de nos Alpes », tel que le mentionnait Maurice Bruchez il y a plus de 100 ans.

Verbier la traditionnelle et Verbier l’internationale ne font qu’une.

Bien ancrée dans ses coutumes : les inalpes, les combats de reines ou la fabrication du fromage à raclette, la station sait être à l’avant-garde culturelle et sportive. Preuve en est l’organisation de manifestations tout au long de l’année: le Verbier festival, l’X-trème, Polaris, l’arrivée de la patrouille des glaciers et du grand raid, la fête des familles et j’en passe…

Verbier la touristique s’est construite grâce aux sports d’hiver, mais face au réchauffement climatique, elle se préoccupe de diversifier ses activités vers un tourisme 4 saisons, ainsi qu’un retour à la nature et l’authenticité pour une approche plus durable et un tourisme plus doux. 

Le nid du Dragon est préservé. Et oui, Verbier est lovée dans le nid de la ouivre de Changremeaux, ce dragon qui, selon la légende, venait s’étendre sur le coteau ensoleillé.

Verbier représente aujourd’hui le poumon économique de notre région et Verbier respire la santé. Son dynamisme et son développement sont essentiels à tout un canton et offrent de belles perspectives à notre jeunesse.

Cependant, tout comme l’essor et la popularité de la station, les prix de l’immobilier local ont progressé de manière fulgurante. Dans un futur proche, il est essentiel d’assurer à la jeunesse de la région un avenir dans sa région. Nos jeunes ne doivent pas uniquement vivre de Verbier, mais doivent pouvoir vivre à Verbier. !

La destination est jeune. Elle doit « faire vivre » et « vivre avec » ses jeunes.

A l’instar de Verbier, de l’étroit rapport qu’elle observe entre tradition et modernité, ressourcement et dynamisme, la Suisse connaît les mêmes enjeux d’envergure : dans les sursauts des siècles, il faut savoir assurer à la population la stabilité à laquelle elle aspire. Mais il faut aussi pouvoir donner le mouvement qui permette le changement.

La stabilité et la prospérité de notre pays, nous les devons à nos habitants, à nos traditions, à notre système politique. La Suisse est lente diront d’aucun. Peut-être, mais la Suisse avance leur répondrais-je. Avec des idées, avec des citoyens, avec du travail,

des espoirs et des rêves

La plupart des grandes démocraties font face à une polarisation de la société entraînant fracture et conflits sociaux. Nous devons l’éviter ! Notre système politique assure une représentation diversifiée de la population et exclut la centralisation excessive du pouvoir. C’est une des clés de cette belle réussite. Certains d’entre nous sont suisses par hasard… ou par naissance. C’est mon cas. D’autres ont choisi de devenir suisse et de s’établir dans notre pays.

En année électorale, il me semble important de le relever et de m’adresser à vous pour vous dire : votez ! votre voix compte ! Vous avez le privilège de participer à la construction de votre pays ! Saisissez cette chance ! Chaque habitant de notre nation doit avoir conscience de la bonne fortune qu’il a de vivre dans un état prospère et sûr. 

Un havre de paix dans un monde tourmenté.

Et si pour changer ce monde il fallait d’abord le rêver ? Le seul fait de rêver est déjà important ! Comme disait Jacques Brel : Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns. Le spectacle qui nous attend est une invitation. Rêvons notre région ! rêvons notre pays ! Et surtout, donnons vie à nos rêves !

Ce soir, Verbier rayonne et Verbier est éclatante dans son habit de lumière ! 

Alors place au spectacle !

Vive Verbier, vive la Suisse et excellent 1^er août à vous tous !